Auf, fleur sauvage

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(...) Dans les gares de village, on descend comme par hasard. On ne sait pas bien où on est, on regarde partout, les yeux grand ouverts ; personne sur le quai, désert de rails nus et de bancs vides.
On n’a que son bras pour détacher son sac du bitume.
Les gares de village, Elizabeth a toujours pensé qu’elles ressemblaient au début d’une histoire.
Et là quelque part devant l’entrée d’une salle vide, un écriteau bleu, quelque chose qui se veut solennel mais auquel on ne croit pas, une caricature, une parodie : un nom comme seule la France sait en créer : Alaunay-les-pigeonniers-en-Tarcis. Un poème.
On fixe le nom, on cherche à comprendre, mais on n’y arrive pas.
Sophie porte les valises. Si Elizabeth ne dit rien, c’est à cause de son sourire, juste trop doux pour de la politesse.
Elizabeth la suit. (...)

Par Auf der Suche...

[Le texte]

Il y a une route. Enfin plusieurs routes, des chemins, des intuitions. De l'envie. Et puis une fille, toute seule, qui marche. Un jour, ça faisait si mal qu'elle devait partir ou mourir. Aujourd'hui, elle respire. Bien sûr, les msucles sont parfois fatigués, le Soleil tape trop fort ou pas assez. Elle aime arriver, quelque part, pour quelques heures, quelques jours; et elle aime repartir aussi. Souvent, elle traverse des gare, des aéroports. Et puis parfois aussi, elle rencontre des gens. Il y a ceux qui attendent, sur un banc, il y a ceux qui veulent la retenir, ceux qui veulent la retenir, ceux qui ne la voient pas, et puis ceux qui peut-être voudraient marcher avec elle. Alors, elle repart, toujours: parce que plus loin, il y a encore des choses à voir.