Carol, grande dame

R pour…

Il est à savoir que l’auteure du texte présentée ci-haut fait partie de la classe des « lambineux ». Le lambineux, ou dans le cas qui nous intéresse, la lambineuse, est une le produit de la collision presque incestueuse entre la paresse et l’art de prendre son temps. Originaire d’une contrée perdue outre-Atlantique, quelque part au fond d’un Québec impétueux, le spécimen qui nous intéresse se présente sous le pseudonyme banal de Carol et est née par une belle soirée déjà neigeuse  d’automne, quelque part en 1987. Déjà, nous pouvions pressentir son comportement paresseux.  Après 9 mois et 20 jours de cogitation intra-utérine intense, l’auteure ne souhaitait pas voir le jour tout de suite. On tenta vainement la provocation chimique, mais on dû s’en remettre à la césarienne forcée pour en finir avec ce bébé qui prenait trop son temps. S’en suivit une vie toujours sous le signe du « prennage de temps ». Premier coup de pédale sur un vélo sans les petites roues? Sept ans. Première longueur de piscine sans aide? Huit ans. Passation du permis? Dix-neuf ans. Le tout, au grand dam de son entourage. Mais si la petite Carol ne présentait pas plus d’enthousiasme envers ces activités, c’est que son esprit était tourné, et ce probablement avant même la phase intra-utérine, vers l’ « inventage » d’histoire. Et cela prend du temps. Beaucoup de temps en solitaire, en silence, immobile. À réfléchir, affairée à cultiver son imagination. Jusqu’à ce qu’apparaisse des personnages, toujours un peu étranges, sûrement à l’image de leur créatrice, la petite fille qui ne courrait jamais avec les autres enfants. Malgré toutes ces années à inventer, on constate que l’auteure a écrit peu de textes. C’est dans les gènes de la lambineuse, malheureusement, de laisser choir les histoires dans le cerveau, faute d’avoir su activer le corps pour les écrire. Si la nouvelle présentée ici vous a plu, n’hésitez pas à contacter la demoiselle, caroline.loranger@hotmail.com, histoire de la remuer un peu et ainsi la pousser à écrire. Parce que tout bon lambineux ne demande au fond, qu’une tape amicale sur l’épaule.

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(...) Je le frottai bien partout, particulièrement sur son bras, car comme je vous l’ai dit, il n’en avait qu’un. Et durant tout ce temps où je m’affairais autour de lui, il ne faisait que des DRE. Je me suis dit que s’il était aussi occupé que ça à babiller, je pouvais peut-être amener une chaise près de lui pour laver le sommet de son crâne chauve. (...)

[Le texte]

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